CONDUIRE AU VIETNAM... C'EST SUICIDAIRE ?
- Claire Peralta
- 30 juin 2017
- 7 min de lecture

Tous les expatriés ayant une expérience de conduite au Vietnam partagent un avis commun : C’est une expérience plutôt risquée et angoissante .
Toutefois, si vous n’avez pas d’autre alternative que de conduire une mobillette ou une voiture au Vietnam, mieux vaut y aller bien préparé ! Ou ne pas y aller du tout ?! Franchement c'est à réfléchir...
Le Vietnam est un pays magnifique et a beaucoup de belles choses à offrir à ses visiteurs et se serait un crève coeur que de passer à côté !
Toutefois, si nous décidons de conduire au Vietnam , il faudra faire connaissance avec plusieurs habitudes de conduite locales , ce qui peut peut-être sembler un peu erratique.
Sécurité routière au Vietnam: la réalité
Les motos et vélos sont les moyens de transport privilégiés au Vietnam, ce qui représente environ 95% de tous les véhicules immatriculés . Certains expatriés pourraient être un peu surpris , voire intimidés par l’ absence de règles dans leur utilisation .
Cela signifie que la conduite au Vietnam est incroyablement chaotique et les accidents se produisent assez fréquemment. Donc, souvent le Vietnam est l’un des pays ayant les taux de mortalité par les accidents de voiture les plus élevés au monde , juste derrière l’Inde et la Chine (30 morts par jour en moyenne). La plupart des accidents sont souvent causés par les automobilistes et provoquent des blessures mortelles à la tête des cyclistes ou des motocyclistes .
Moi qui suis déjà morte de peur en voiture quand ce n'est pas moi qui conduit et que l'on passe le 90 km/h ou que l'on attaque une roule de montagne... Je suis plutôt mal barrée, il faudra soit que je ma bande les yeux soit que je me bourre d'anxiolytiques !!! Du coup, je ne verrais pas grand chose aux paysages ! Pas simple quand même :-)
Alternatives au Vietnam
On a constaté une forte augmentation des véhicules au Vietnam au cours des dernières années, avec une croissance annuelle de 8-12 % des voitures et des motos sur les routes vietnamiennes. Et du coup, les accidents augmentent en proportion !
C’est peut être la bonne raison pour laquelle il peut être plus intelligent d’abandonner l’idée de conduire une voiture au Vietnam et d’apprendre à suivre bien les horaires de bus . A cote des bus collectifs, nombreux expatriés conseillent même l’embauche d’un chauffeur avec sa voiture afin d’éviter de conduire dans les routes dangereux même. Employez un moto taxi local , pouquoi pas ?
Mais si nous parcourons le pays non motorisés se posera le problème suivant : Où laisser notre véhicule pendant ce temps ? En shipping vers l'Amérique ? Sûrement c'est à réfléchir.

Infrastructure routière au Vietnam
Le pays dispose de plus de 180.000 kilomètres de routes , dont la plupart en état médiocre. Cela rend la conduite ici encore plus risquée . L’état des routes varie selon les régions et saisons : Au nord , les routes sont inaccessibles pendant la saison des pluies a cause des effondrements. Les autoroutes sont répandues dans le sud du Vietnam .
Lorsque vous conduisez à travers la campagne rurale du Vietnam , Il faut être conscients de prendre la même route que des bicyclettes, les motos, les animaux de ferme...

En résumé : Vous l'aurez compris pour quiconque qui arrive pour la première fois dans le pays, la circulation au Vietnam est sûrement une des choses les plus dépaysantes. Les deux-roues grouillent de partout sans ordre apparent. Ça klaxonne, ça roule dans tous les sens, ça accélère, ça ralentit, ça contourne, ça dépasse par la droite, ça dépasse par la gauche, sans que personne ne trouve à redire. Il faut dire que dans ce chaos apparent règne quand même un certain équilibre. Voilà le mot-clé : l’équilibre. Et l'article dans http://objectifvietnam.com l'auteur explique quelques trucs à savoir pour bien comprendre cet équilibre.
Tout d’abord, il faut savoir que lorsqu’on se retrouve à l’intérieur de la circulation, en suivant le flot de la masse, cela fait beaucoup moins peur que lorsqu’on regarde de l’extérieur.
J’ai déjà emmené plusieurs fois un ami ou un membre de ma famille sur ma moto, et après quelques minutes, la conclusion est toujours la même : être sur une moto (en tant que passager), c’est-à-dire être acteur de cette circulation, fait beaucoup moins peur que de la regarder depuis un bus ou un trottoir en tant que simple spectateur. Dans ce chaos apparent, il existe quelques règles que la plupart des Vietnamiens respectent.
En France, la bienséance (et le code de la route) veut que l’on fasse preuve d’altruisme sur la route : un automobiliste laissera traverser un piéton ; un véhicule arrivant d’un axe secondaire devra laisser passer les véhicules roulant sur l’axe principal ; en montagne, un véhicule qui descend devra s’arrêter pour laisser passer le véhicule montant. Bref, il y a toute une liste de règles à respecter pour savoir qui a la priorité. Point de cela au Vietnam ! Je dirais que, sans aller jusqu’à dire que l’égoïsme règne en maître sur la route, il faut savoir faire abstraction de toutes ces règles que l’on a apprises en France. Mais comment faire ?
En moto : restez sur vos gardes
Si vous savez faire du vélo, il vous sera facile de conduire une moto. En tant qu’utilisateur quotidien d’un deux roues au Vietnam, j’aurais une foultitude de conseils à vous donner, mais le principal est le suivant : restez en permanence sur vos gardes. La circulation au Vietnam est telle qu’un véhicule peut arriver de n’importe où n’importe quand. Par facilité, même si c’est dangereux, beaucoup de personnes roulent à contre-sens (sur le côté de la route, mais à contre-sens quand même). Ceux qui tournent ne regardent quasiment jamais dans leur rétroviseur et ne mettent que rarement leur clignotant.
Un manque de civilité ?
Il est inutile de pester contre l’incivilité des Vietnamiens au volant. Il faut savoir que le niveau d’éducation est encore faible au Vietnam, et que la très grande majorité des conducteurs ne connaissent que la circulation au Vietnam. Ils n’ont aucune idée de la façon de conduire dans d’autres pays, alors que pour nous, nous faisons obligatoirement une comparaison avec la circulation en France qui est complètement différente.
Le mystère des rétroviseurs
Vous pouvez commencer par rouler en vélo, ou en moto mais lentement. Observez bien et vous apprendrez comment reconnaître une personne sur le point de changer d’axe : il tourne légèrement la tête du côté où il va tourner. Oui, je n’ai toujours pas compris pourquoi ils n’arrivent pas à utiliser les rétroviseurs, ce qui évite de tourner la tête, mais c’est comme ça et il faut faire avec. C’est aux personnes qui se trouvent derrière d’éviter celui qui va tourner, et non à celui-ci de faire attention à ceux qui arrivent par derrière. Il faut quand même dire que les rétroviseurs ne sont pas si inutiles que ça : ils servent de miroir pour se recoiffer ou se maquiller, quand ce n’est pas pour chercher les points noirs ou blancs sur son visage…
La priorité sur les routes du Vietnam
Vous verrez aussi que les voitures se considèrent toujours prioritaires sur les deux roues, comme ces dernières voient les piétons comme inférieurs. Personnellement, je fais toujours attention à ne pas me retrouver sur la « trajectoire » d’un bus ou d’un camion, qui sont pour moi les plus dangereux, quittent à m’arrêter sur le bord de la route quelques secondes. Ça m’est arrivé seulement 2 ou 3 fois en 5 ans, mais c’est pour vous montrer qu’il faut toujours faire attention. En règle générale, vous ne devrez vous concentrer que sur ce qui se passe devant vous, en faisant confiance aux personnes qui se trouvent derrière.
Le klaxon est votre ami
Klaxonner au Vietnam n’est pas une marque d’incivilité. Je dois vous avouer que même après plusieurs années à rouler quotidiennement sur les routes du Vietnam, je suis assez agacé par les klaxons à tout-va. À vue de nez, je dirais que 80% des coups de klaxon sont complètement inutiles et ne servent qu’à vous rendre sourd un peu plus chaque jour. Mais ils peuvent parfois s’avérer utile, comme lorsque la personne devant vous roule en zigzagant au milieu de la route, une main sur le guidon et l’autre en train d’écrire un SMS, ou lorsqu’un personne tourne au dernier moment sans signe avant-coureur alors que vous étiez en train de la dépasser. Klaxonner dans ces cas-là permet d’éviter des accidents.
Griller les feux rouges, rouler sur le trottoir
J’entends assez souvent dire que les Vietnamiens ne s’arrêtent pas au feu rouge. Je ne dirais pas que c’est complètement faux, mais 95% des Vietnamiens respectent les feux tricolores. Dans certaines configurations particulières comme un carrefour à trois voies, ce chiffre peut tomber très bas. Je ne vous recommanderais que trop de toujours respecter les feux rouges, même si vous voyez toutes les motos passer. Et lorsque vous passez au feu vert, faites attention que personne n’arrive de l’autre axe et grille le feu qui est rouge pour lui.
Dans le code de la route vietnamien (oui, il existe), tourner à droite au feu rouge est autorisé pour les deux-roues. Et enfin, s’il vous plait, ne roulez pas sur les trottoirs. Je vois parfois des Occidentaux le faire « car on est au Vietnam », mais c’est interdit, et ce n’est pas parce que les Vietnamiens conduisent dangereusement qu’il faut les imiter.
Il est tout à fait possible de conduire sans problème au Vietnam. Je roule quasi quotidiennement depuis 5 ans avec une moto et je n’ai eu aucun accident ni même un seul accrochage (je touche du bois). Il faut dire que je ne roule pratiquement qu’en ville, où la circulation reste quand même assez lente. Mais n’oubliez jamais que la route est très dangereuse au Vietnam, d’autant plus si vous êtes sur de grands axes à l’extérieur des villes. Il y a quand même environ 15.000 morts chaque année sur les routes du pays, soit presque deux morts par heure. C’est beaucoup. En France, la route tue un peu plus de 3.000 personnes par an (ce chiffre était, dans les années 70, au même niveau qu’au Vietnam aujourd’hui). Ayez une moto en bon état, un casque si possible intégral, soyez prudent et lancez-vous à l’aventure !
Conclusion :
La perspective de conduire au Vietnam est plutôt angoissante, et nous sommes conscients que notre inexpérience jouera en notre défaveur, nous réfléchissons aux autres solutions : Contourner le problème, prendre un taxi avec chauffeur, utiliser les transports en commun.
Si quelqu'un a une expérience récente qu'il a vécu ou lui a été rapporté nous sommes preneurs bien sûr ! N'hésitez surtout pas à commenter merci :-)
Source :
https://www.voyagevietnam.co/
http://objectifvietnam.com/circulation-au-vietnam/
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