ZEALANDIA : UN NOUVEAU CONTINENT DECOUVERT AU LARGE DE L'AUSTRALIE
- Claire Peralta
- 31 juil. 2017
- 3 min de lecture
Un bateau de recherche scientifique a quitté l'Australie vendredi 28 juillet 2017 pour explorer cette zone mystérieuse.

Et si la Terre comptait un continent de plus ? En apparence farfelue, cette hypothèse est très sérieusement avancée par des scientifiques. Ce vendredi 28 juillet, un navire de recherche a ainsi appareillé pour explorer Zealandia, une gigantesque masse terrestre essentiellement immergée, que certains considèrent comme un "nouveau continent".
Le Joides Resolution, un bateau de recherche scientifique utilisé pour les forages en mer, a quitté le port australien de Townsville, dans l'État du Queensland (nord-est), pour aller faire des prélèvements. L'objectif : mieux comprendre l'évolution géologique, depuis des dizaines de millions d'années, de la zone en question.
Selon ces chercheurs, Zealandia se serait désolidarisée du supercontinent Gondwana il y a 75 millions d'années, et couvrirait une superficie de 4,9 millions de kilomètres carrés, soit la moitié du Canada. Près de 95% de sa surface est immergée, la Nouvelle-Zélande et la Nouvelle-Calédonie étant ses deux principales terres émergées. Une caractéristique qui complique évidemment les recherches, et divise les scientifiques.
Un "continent" loin de faire consensus
Cette expédition fait suite à la publication, en février dernier, d'un article dans lequel des chercheurs australiens, néo-calédoniens et néo-zélandais étaillaient les raisons pour lesquelles Zealandia, dont l'existence est évoquée depuis au moins 1995, devrait être considéré comme un continent. Dans cette étude, les scientifiques expliquent que Zealandia répond à quatre critères fondamentaux de la définition d'un continent.

Premier élément notable, affirment-ils, cette masse est élevée par rapport aux alentours. Ses limites sont le point où les plaines abyssales rencontrent le talus continental, entre 2.500 et 4.000 mètres de profondeur. Le point culminant du continent serait le Mont Cook en Nouvelle-Zélande (3.754 mètres)
Autres caractéristiques de cette masse : elle aurait sa géologie propre, et une forme bien délimitée. Enfin, la structure et l'épaisseur de sa croûte la distinguent particulièrement. Seuls 25 kilomètres séparent cette masse du continent australien dans la partie la plus étroite mais, relèvent les scientifiques, la dépression océanique y plonge à 3.600 mètres de profondeur.
L'un des principaux contributeurs de l'étude publiée en février, Nick Mortimer, espère que Zealandia figurera un jour sur "les cartes et dans les écoles" :
"Si on pouvait vider les océans, les chaînes de montagnes et cette énorme masse continentale sauteraient aux yeux de tous."
Cette affirmation est toutefois loin de faire consensus, comme d'ailleurs le nombre de continents – qui fluctue de quatre à sept – et ce qui les définit. Les auteurs de l'étude, eux, affirment que Zealandia serait le septième continent en termes de taille, après l'Afrique, l'Eurasie, l'Amérique du Nord, l'Amérique du Sud, l'Antarctique et le continent australien.
"Cette zone a eu une influence importante"
En quoi va consister exactement cette expédition de deux mois ? "L'intérêt scientifique de classer Zealandia comme un continent va bien au-delà du simple fait d'ajouter un nom sur une liste", martèlent les chercheurs. Cette expédition pourrait ainsi livrer plusieurs enseignements en matière de tectonique des plaques et de réchauffement climatique.
"Qu'un continent puisse être ainsi immergé mais pas fragmenté est (utile) à la compréhension de la cohésion et la destruction de la croûte continentale."
Les scientifiques veulent étudier de près les roches et les sédiments de ce possible continent, pour faire progresser la connaissance de l'histoire océanographique de la zone, mais aussi se pencher sur ses phénomènes climatiques et tectoniques. "Cette zone a eu une influence importante dans les changements globaux", veut croire Jerry Dickens, l'un des responsables scientifiques de l'expédition.
Cette expédition va également permettre d'éclairer les changements tectoniques à l'oeuvre depuis la formation de la "Ceinture de feu du Pacifique", zone d'intense activité volcanique, il y a 53 millions d'années, selon Neville Exon, de l'Université nationale australienne.
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Source :
https://tempsreel.nouvelobs.com/
Video : https://tempsreel.nouvelobs.com/
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